Une voie pour la motivation des élèves

Une voie pour la motivation des élèves

L'écriture est tantôt une activité, parfois une lourde tâche. Pour certains, elle est synonyme de stress et de difficulté, alors que pour d'autres, c'est un processus créatif et amusant. La relation qu'ont les élèves avec l'écriture est variée, très différente. Par moment, certains élèves nous apparaissent complètement démotivés juste à l'idée d'entendre «écrire», «rédiger». Ainsi, dans ces cas-là, on peut quasi parler de relation inexistante vis-à-vis l'écriture.

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Qu'importe en fait le type de relation qu'entretiennent les élèves avec l'écriture, puisqu'il s'agit ici d'évoquer un moyen efficace et, surtout, motivant pour tout le monde: l'écriture avec l'accès direct à l'ordinateur portatif. Un article, écrit par Sylvie Blain, et paru dans la revue Québec Français, n° 159, explique et rassemble les résultats d'une étude qui a été faite dans trois écoles francophones du Nouveau-Brunswick, où les élèves avaient accès à un ordinateur portatif pour rédiger un texte. L'analyse de la recherche portait sur des aspects précis tels que: la gestion du processus d'écriture, la qualité de l'écriture de même que sur l'apport général de l'ordinateur et ses effets sur l'élève.

Si l'on considère que les TIC sont souvent mises aux oubliettes, délaissées ou bien même ignorées, il peut être intéressant de se pencher sur les résultats de cette recherche qui sont porteurs de bonnes nouvelles. Les apports de l'écriture à l'ordinateur sont plus positifs que négatifs et, s'ils pouvaient apporter une motivation supplémentaire aux élèves, l'enseignement du français s'en verrait changé. Soulignons que la recherche elle-même s'appuyait sur des observations de textes produits par des élèves sur l'ordinateur, sur des enregistrements Camstudio sur lesquels il était possible d'entendre les interactions verbales des élèves.

Dans l'ensemble, la recherche a conclu que des élèves, qui avaient accès à un ordinateur portatif, possédaient une meilleure qualité d'écriture. Le contenu et le style s'en voyaient changés, voire meilleurs qu'auparavant et le tout se faisait dans un climat fort différent, puisque l'élève rédigeait aisément et rapidement; deux critères forts éloquents. Du point de vue de la grammaire, les erreurs se faisaient peu nombreuses, tant sur le plan de l'orthographe d'usage que sur le lexique.

Mais qu'en était-il de la gestion du processus rédactionnel? Et que dire de l'important apport de l'ordinateur? L'étude a révélé que les élèves étaient surtout et avant tout motivés à écrire. Ainsi, la motivation est la clé même de tout ce qui en découle: les élèves rédigent des textes un peu plus longs, apprécient la vitesse d'exécution pour corriger, déplacer des paragraphes et modifier le texte. L'accessibilité à plusieurs outils de référence tels que dictionnaires et grammaires en ligne sont également une source de motivation et une façon pour l'élève de développer sa capacité à s'auto-questionner. L'individualisation est donc sollicitée. Enfin, un point non négligeabe: l'écriture sur un ordinateur permet d'éviter la surcharge cognitive. L'élève peut se concentrer sur la rédaction de son texte et, s'il est trop déconcentré par le correcteur automatique, peut tout simplement le désactivé. Il peut être intéressant à ce moment de préconiser un travail fait étape par étape, de là la non surcharge cognitive.

Somme toute, je trouvais cet article intéressant, compte tenu du fait que les ordinateurs doivent faire leur bout de chemin en classe de français. Surtout de nos jours... J'en reviens aux élèves qui ont un haut le coeur juste à l'idée de devoir écrire un long texte. S'ils peuvent être légèrement ou un tant soit peu motivés à l'idée de se retrouver seuls, ou en groupes, devant un ordinateur, sans avoir à être nerveux à l'idée de devoir effacer, recommencer, refaire, réorganiser leur texte, j'y vois un apport considérable. Quant aux élèves les plus forts, ils n'en seront que meilleurs ou pourront préconiser un style d'écriture allant au-delà des exigences pour leur ajouter une difficulté de plus.

L'ordinateur est un outil de travail avant d'être un loisir. Utilisons-le à ces fins et réutilisons ce que les élèves aiment, ce qu'ils connaissent bien (même parfois mieux que nous) pour les amener à faire des TIC quelque chose d'utile pour eux, et ce, à long terme et de façon durable.

Source: Blain, S. L'apprentissage de l'écriture avec l'accès direct à l'ordinateur portatif, Revue Québec Français, n°159, Automne 2010, p. 51

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